|
|
Après La Dadvsi ... La Serie Continue, Internet et libertés, aux armes citoyens ! |
|
|
|
Wed 4 Apr 2007, 14:17
|
SuperHero
Group: Members
Posts: 2,748
Joined: 04-Sep 02
From: Elancourt - FR
Member No.: 7,376
|
(glabbe, y-a pas de mal ) Je cite cet article in extenso, car il me semble important: Tribune libre ( tiré de l'Humanité du 2 Avril 2007) Les fondamentaux d'une marchandisation de l'art et du savoir.L’esprit des affaires prétend s’imposer aux affaires de l’espritPierre Musso, professeur à l'université de Rennes - II « L’économie de l’immatériel, la croissance de demain », tel est le titre d’un rapport remis fin 2006 au ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Rédigé par Maurice Lévy, PDG de Publicis, et Jean-Pierre Jouyet, chef de l’inspection des finances et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, ce rapport n’est pas un nouvel exercice de la haute technocratie managériale française. C’est une synthèse sophistiquée d’une approche technico-financière faite, pour l’essentiel, par huit inspecteurs des finances et onze dirigeants d’entreprise. Ce rapport joue un rôle fondateur. Il est l’équivalent du rapport Nora-Minc de 1978 sur « l’informatisation de la société française ». À l’époque, celui-ci s’appuyait déjà sur la mutation technique de la numérisation pour annoncer l’entrée dans une nouvelle société dite « de l’information » et inviter à la dérégulation du secteur des télécommunications. Le mythe de la « société de communication » se substituait alors à celui de « la société de consommation », qui a produit son contraire, l’exclusion de masse de la consommation. Aujourd’hui le même raisonnement est revisité, mais au nom de « l’économie de la connaissance ». Probablement que le non-dit de cette société de la connaissance sera aussi la production de son envers : l’ignorance de masse livrée aux industries du divertissement. Le schéma de pensée est le même, il se déplie sur le mode d’un syllogisme péremptoire : la « révolution » technique entraîne une révolution socio-économique, donc il faut déréguler les secteurs de la culture, de la recherche et de l’enseignement. La dite « révolution numérique » a été érigée au rang de mythe rationnel indiscutable pour légitimer des politiques qui, elles, sont fort discutables. Dans cette approche technico-financière, tout deviendrait « immatériel », sur le modèle de la finance déjà dématérialisée, passant de l’or à la monnaie fiduciaire puis au bit d’information. Les entreprises, les institutions et même les nations deviendraient des « marques ». Les hommes aussi devraient être considérés comme des « actifs immatériels », gérés comme des signes dans un bilan comptable. Ce discours surplombant sur « l’économie de l’immatériel » est une nouvelle idéologie caractéristique de l’étape actuelle du capitalisme. Cette idéologie est construite depuis une dizaine d’années dans les services de l’OCDE, reprise et amplifiée par la Banque mondiale et par les organismes internationaux. Érigée en dogme, cette doctrine est un tissu de lieux communs cousus à l’aide de notions floues et ambiguës. Ainsi sont confondus le savoir, la connaissance, l’innovation et l’information. La notion d’immatériel est appliquée aussi bien à la recherche et à la formation, qu’au design, à la mode, à la créativité, à la publicité, et même à « l’esprit d’entreprise » ! Dans le capitalisme post-fordiste contemporain, la production ne segmente plus la conception de la fabrication - le cerveau et le bras. Les deux sont mis à contribution, soit directement, dans une même entreprise, soit indirectement, par interconnexion de compétences mises en réseau à l’échelle planétaire. D’une logique taylorienne de dissociation du savoir et de l’opération, on passe à une logique d’intégration de toutes les capacités, notamment du potentiel cognitif. L’enjeu est de capter ce que les économistes appellent des « rentes » liées aux connaissances souvent protégées par la propriété intellectuelle. Par les vertus de l’immatériel, tout serait transformé en signes ou en marques. En réduisant toutes les activités cognitives à des actifs immatériels, tout devient interchangeable : la publicité équivaut à l’oeuvre d’art, le divertissement à la culture et la connaissance à l’innovation. Telle serait la généralisation à la société du paradigme publicitaire. Le rapport présente 68 recommandations qui poursuivent en fait trois orientations fondamentales. D’abord, le transfert des « actifs immatériels » du secteur public vers le marché, et réciproquement, l’attribution d’aides fiscales aux entreprises privées, notamment au secteur de la publicité. Ainsi l’État est-il invité à recenser et à « valoriser » ses actifs immatériels, c’est-à-dire des biens publics, par le biais d’une agence déjà en cours de création. Ensuite, la transformation des universités et des musées sur le modèle nord-américain permettrait de mobiliser des financements privés. Il s’agirait de créer dix pôles mondiaux universitaires d’excellence et soixante-dix universités professionnalisées et régionalisées, selon un principe d’inégalité sociale et territoriale. Pour les musées, il s’agit d’accompagner le désengagement financier de l’État, par la cession des droits d’utilisation du nom des musées. Une première application est déjà engagée avec l’exportation du Louvre à Abou Dhabi. Enfin, le rapport souhaite la « mise à plat » des droits d’auteur, l’ouverture des aides du compte de soutien aux financements du cinéma et de l’audiovisuel étrangers, la limitation de la portée du droit moral de l’auteur ou la remise en cause du système français de gestion collective des droits des auteurs. Au-delà, le rapport présente « une véritable stratégie globale », prônant de profondes réformes sociales pour « avancer vers une économie plus plastique ». En résumé, la démarche des rapporteurs repose sur le dogme de la « triple fatalité » caractéristique de la pensée managériale dominante : la fatalité technologique, celle de la dérégulation libérale et celle de la financiarisation. Dans le capitalisme cognitif, toute production intellectuelle devrait être pasteurisée en une marque publicitaire (« berlusconée » selon une formule transalpine) pour être standardisée et mercantilisée. Telle est la nouvelle forme de la sensure avec un S - entendons « la castration mentale » selon le mot de Bernard Noël. Le sens réduit à la technique et à la consommation serait la forme supérieure de la privation indolore et invisible (« immatérielle ») qui vide l’humain de l’intérieur et constitue des intériorités vides. Pierre Musso, professeur à l’université de Rennes-II.
|
|
|
|
|
Tue 24 Apr 2007, 22:08
|
Advanced Member
Group: Members
Posts: 351
Joined: 20-Nov 04
From: Paris - FR
Member No.: 55,272
|
QUOTE (Blue velvet @ lun 2 avr 2007, 13:13) QUOTE (Musea @ sam 31 mar 2007, 03:24) QUOTE (Blue velvet @ mar 27 mar 2007, 13:11)
La droite ça craint. Je me demande ce qui peut te faire dire celà ??? Sur le site de Reporters Sans Frontières, on apprend que l a France est 35eme au classement mondial de la liberté de la presse, qu'elle a perdu cinq places depuis l'année dernière et vingt-quatre places en cinq ans. Et respect des droits de la femme 65 eme place .... etc etc oulalaaa !!! on est dans les choux !!!
--------------------
Parlez nous franchement, que vos paroles atteignent notre coeur comme la lumière du soleil ... Cochise 1872 l'inter mi-temps
|
|
|
|
|
|
2 User(s) are reading this topic (2 Guests and 0 Anonymous Users)
0 Members:
|
|
|