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Full Version: De La Protection De Notre Premier Outil : Notre Oreille.
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pval
Le MP3 mutile le son et l'audition
LE MONDE 2 | 29.08.08 | 16h47 • Mis à jour le 29.08.08 | 18h08


"Tous ceux qui n'ont pas renoncé aux plaisirs de la fête ont déjà fait l'expérience suivante au moins une fois : dans un appartement peuplé d'une cinquantaine de personnes consommant des boissons fortes, plusieurs jeunes gens, DJ d'un soir, rivalisent aux "platines". Ce n'est certes pas nouveau. Mais un ou deux détails signalent qu'on a radicalement changé d'époque. D'abord, les ordinateurs portables, laptops, et autres clés USB ont remplacé les platines vinyles qui avaient pourtant connu une nouvelle jeunesse il y a quelques années. Ensuite, le volume est beaucoup plus fort. Et surtout personne ne danse : un comble. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? La réponse pourrait tenir en deux lettres et un chiffre : MP3.
Ce nouveau standard audio qui s'est imposé de fulgurante manière en quelques années a déjà suscité une abondance de commentaires. Si l'on en croit les majors du disque, il serait responsable à lui seul de la mort du CD, de plans sociaux plus saignants qu'une série B hollywoodienne –et pourquoi pas du réchauffement climatique, de la pollution des océans ou des déséquilibres géostratégiques, tant qu'on y est ?

Car tous absolument tous les débats qu'a suscités cette nouvelle forme de partage de la musique ne se sont focalisés que sur les problèmes juridiques qu'elle soulève : droit d'auteur, propriété intellectuelle, piratage ou "téléchargement légal". Emblème d'une victoire de la raison économique, le MP3 était la technologie idéale pour oublier tous les autres problèmes esthétiques, techniques et sanitaires que cette nouveauté posait pourtant. Et qui continuent de se poser. Voici pourquoi et comment.

CULTE DU "BEAU SON"

L'homme qui parle dans ce café du 9e arrondissement de Paris n'est pas un passéiste crispé sur le bon vieux temps. Amateur éclairé de chansons françaises, animateur de la belle petite revue Je chante, Raoul Bellaïche ne peut réfréner une certaine nostalgie : "Je me souviens bien de cette période où la hi-fi coûtait assez cher mais où le grand public était prêt à des sacrifices financiers pour un bon équipement. Et puis tout a basculé en cinq ou six ans. Très peu de gens ont noté que l'arrivée du MP3 marque la première fois qu'un retour en arrière est présenté comme un progrès. Tout le monde s'est habitué, y compris moi, parce que c'est très pratique."

Pratique : le mot est lâché. Evidemment, avant, c'était moins pratique : le culte de la hi-fi et du "beau son", partagé par un grand nombre d'auditeurs mélomanes ou pas, supposait l'acquisition d'un matériel souvent volumineux et les sacrifices financiers qui allaient avec. La diversité de l'offre comblait cette demande : dans toutes les gammes de prix, les fabricants proposaient des appareils dédiés, qu'on mariait les uns aux autres avec cette illusion naïve et belle de toucher à la meilleure reproduction sonore possible. L'audiophilie de papa, c'était ça : la sensation qu'en appariant tel tourne-disque à tel ampli et tel câble à telle paire d'enceintes, on devenait le metteur en scène d'un film domestique dont le titre avait été inventé par ECM, célèbre label de jazz européen : "Le plus beau son après le silence "…

Ce temps-là semble révolu. L'auditeur d'autrefois, pour qui l'écoute était une activité noble à laquelle il sacrifiait du temps, a laissé la place à une "écoute nomade" de la musique. En permettant de stocker dans un espace physique réduit une quantité énorme de musique, le MP3 a inventé une chose toute nouvelle : l'accumulation furtive. C'est-à-dire la capacité à posséder toujours plus de musique mais à en profiter toujours moins, puisque désormais le temps de l'écoute se superpose à d'autres occupations.

Le fantôme de la gratuité a parachevé le tableau d'une avancée technique que tout le monde ou presque s'accorde à trouver bonne. Ceux qui osent émettre la moindre critique à son égard sont promptement assurés de se voir flétrir de l'épithète "réactionnaire" sur l'air bien connu du "c'était mieux avant". Pourtant, il se pourrait que, dans le cas qui nous occupe, ce fût vraiment mieux avant. Et que ça pourrait être beaucoup mieux demain.

PERTE DE QUALITÉ DRASTIQUE

C'est quoi, au juste, le MP3 ? Juste un format d'encodage des données audio permettant de diviser par dix le poids d'un fichier informatique. Ainsi dématérialisée, la musique peut circuler plus vite d'ordinateur à — baladeur numérique. Mais au prix d'une mutilation indiscutable du signal d'origine et d'une perte de qualité drastique. C'est ce qu'explique Lionel — Risler, l'un des ingénieurs du son les plus respectés pour son travail d'orfèvre en matière de restauration d'anciens enregistrements : "Dans le cas du MP3, on choisit arbitrairement d'enlever du signal tout ce qui est prétendument superflu. Mais sur des critères très discutables. On réduit les informations pour gagner de la place de stockage. Au départ, le MP3 n'a été conçu que pour accélérer les flux des données sur Internet. Et puis on a ouvert la boîte de Pandore, puisque cette circulation s'est faite sans aucune règle."

Cette compression des données, qui a aussi ses partisans, s'ajoute à un autre traitement du son, pratiqué depuis bien longtemps dans les musiques populaires : la compression dynamique. Schématiquement, la compression dynamique consiste à relever les niveaux faibles et à abaisser les niveaux forts, bref à gommer les contrastes qui donnent tout son relief à la musique. L'intérêt ? Réduire le volume d'informations, en vue d'un stockage ou d'une diffusion sur une bande passante limitée radio ou Internet par exemple, tout en induisant une sensation de puissance sonore, partiellement artificielle.

"L'oreille n'est pas éduquée à recevoir des signaux compressés, explique David Argellies, un jeune acousticien qui par ailleurs apprécie le "gros son". Les radios de jeunes sont plus fatigantes à niveau équivalent, parce que l'oreille est habituée à percevoir de forts contrastes dynamiques. Et la compression a tendance à la flouer. C'est comme une illusion d'optique. A l'écoute d'une musique compressée, déjà perçue comme plus forte , on aura tendance à augmenter le volume pour retrouver du contraste."

En outre, le volume moyen d'un son dynamiquement compressé peut être réellement plus élevé. Car pour réduire l'écart des variations d'une musique, il faut choisir un volume de référence; et si c'est le volume maximal du morceau qui est choisi, les niveaux faibles sont considérablement augmentés pour atteindre la diminution d'amplitude souhaitée. "Prenez la publicité à la télévision, note David Argellies. On la perçoit comme plus forte , car elle est plus compressée donc plus agressive."

Lorsqu'on parle d'agression, on aborde un terrain évidemment sujet à toutes les polémiques, mais qui ne peut pas se réduire à un combat d'anciens contre modernes ou à une croisade contre la musique de jeunes. Car depuis quelque temps, nombreux sont les scientifiques, parfois jeunes, qui tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences sanitaires déplorables que ces nouveaux modes d'écoute auront inévitablement sur les nouvelles générations.

Bernard Janssen, chirurgien ORL et chanteur lyrique de haut niveau – il a fait carrière sous le nom de Bernard Sinclair – est sans doute l'un des mieux placés pour analyser le phénomène : "Les gens qui écoutent de la musique dans le métro sont obligés de pousser le volume pour couvrir le bruit ambiant. C'est terrible, car ils peuvent s'envoyer jusqu'à 140 décibels dans les oreilles, alors que le seuil de douleur se situe à 120. Jusqu'à 70, ça va encore. Certains chanteurs lyriques peuvent développer 130 décibels sans souci pour leur oreille, parce qu'ils projettent le son et qu'il y a des défenses physiologiques. Mais il suffit d'une seule exposition à ce volume pour subir un traumatisme qui débouchera sur une surdité. C'est le traumatisme aigu. Il existe un traumatisme chronique, repérable chez les ouvriers de chantier mais aussi chez les gens qui écoutent trop fort leurs baladeurs. C'est beaucoup plus insidieux car plus on perd l'audition, plus on monte le volume."

C'est désormais un fait acquis : la compression dynamique, appliquée à l'écrasante majorité des musiques actuelles, ne fait qu'aggraver les nuisances déjà bien connues d'un volume sonore excessif. Et cela vaut aussi pour les musiques apparemment les plus "douces". C'est ainsi que deux chercheurs amateurs de rock, Yann Coppier et Thierry Garacino, se sont livrés à de savantes mesures sur l'évolution de la compression dynamique en trente ans. Le résultat est édifiant : le morceau Rock and Roll de Led Zeppelin, perçu au début des années 1970 comme l'une des choses les plus violentes jamais enregistrées, n'est que faiblement compressé en comparaison de… Quelqu'un m'a dit, premier tube de Carla Bruni.

C'est toute la perversité des traitements modernes du son : la ballade un peu douceâtre de la désormais première dame de France se révèle, dans la froide objectivité des mesures scientifiques, bien plus dommageable pour l'appareil auditif que l'hymne hard rock de Led Zeppelin. Avec la compression, "on transforme la chaîne des Alpes en volcans d'Auvergne", résume assez joliment Yves Cochet, concepteur historique de systèmes haute-fidélité de pointe.

RÉAPPRENDRE À ÉCOUTER

Mais la disparition des contrastes n'est pas seulement une violence esthétique faite à la vérité musicale, c'est aussi un véritable risque sanitaire dont les scientifiques commencent à prendre la mesure. Des études récentes ont montré qu'un appareil auditif désaccoutumé aux contrastes dynamiques ne pouvait que perdre de son acuité, et ce même à bas volume. Le spectre d'une pandémie de surdité précoce est-il à redouter ?

"Je vois arriver des jeunes de 18 ou 20 ans qui développent déjà de belles surdités, résume avec fatalisme Bernard Janssen. Je suis très alarmiste et je le dis clairement : il faudra légiférer. Je ne suis pourtant pas très optimiste : dans une époque si soucieuse de liberté individuelle, chacun est évidemment libre de devenir sourd".

Réapprendre à écouter, sensibiliser à la qualité du son plutôt qu'à la quantité seront sans doute les seules solutions pour éviter une crise sanitaire majeure. A moins que, d'ici peu, ne s'inventent de nouvelles technologies plus respectueuses de la santé publique que la — compression dynamique et le MP3. Qui demeure, de l'avis général des spécialistes, le pire standard de toute l'histoire de la musique enregistrée."


Gilles Tordjman

Marsu
Cet article vient de me rappeler pourquoi je ne suis plus abonné à ce journal. angry.gif

Il y du vrai, bien sûr, mais ça part dans tous les sens.

Le mp3, dix fois moins bien, oui à 128 kbts (il me semble rolleyes.gif ), mais à 320, c'est tout autre chose quand même.

Bref…
PomQ
Absolument, on en a discuté sur un autre site dont je tairais le nom et la vulgarisation de cet article est indigne de ce que fut le Monde...
On y confond allègrement compression de données et compression dynamique.
On y parle, effectivement, de mp3 128K en ignorant visiblement qu'il existe d'autres débits bcp plus "transparent".
Et on y oublie que, dans les soirées en question, on écoute tout ça en sortie de carte son à 2 balles, le tout connecté à des chaines HiFi pérrave dont l'ampli est prêt à rendre l'âme pour cause de trop haut niveau, voire à des enceintes multimédia à qui on avait jamais dit qu'elles pourraient servir à ça...
Une bien triste vulgarisation en vérité...
ptilou
Cet article est nul, mais il circule partout dans de multiples forum pour commentaires sans fin... biggrin.gif
pval
Citation (PomQ @ mer 10 sep 2008, 07:40) *
Absolument, on en a discuté sur un autre site dont je tairais le nom et la vulgarisation de cet article est indigne de ce que fut le Monde...
On y confond allègrement compression de données et compression dynamique.
On y parle, effectivement, de mp3 128K en ignorant visiblement qu'il existe d'autres débits bcp plus "transparent".
Et on y oublie que, dans les soirées en question, on écoute tout ça en sortie de carte son à 2 balles, le tout connecté à des chaines HiFi pérrave dont l'ampli est prêt à rendre l'âme pour cause de trop haut niveau, voire à des enceintes multimédia à qui on avait jamais dit qu'elles pourraient servir à ça...
Une bien triste vulgarisation en vérité...



D'accord, d'accord on peut jeter un oeil très critique sur le contenu de cet article. Ce qui est déterminant pour le MP3, ce sont les conditions technologiques de sa fabrication.
Cependant, c'est bien plus la question de santé publique qui m'importe (passages soulignés). Il me semble que cet avertissement n'est pas inutile mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
ericlc
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre appréciation sue cet article, lire la phrase suivante :
Citation
Cette compression des données, qui a aussi ses partisans, s'ajoute à un autre traitement du son, pratiqué depuis bien longtemps dans les musiques populaires : la compression dynamique.


Ils n'ont pas confondu les deux compressions, mais juste constaté que les 2 allaient de pair dans le retour en arrière musical.
Moi je rajoute autre chose : essayez de faire passer maintenant en radio un titre comme Shine on you crazy diamond, la radio coupera le morceau avant même que le chant ne débute ! angry.gif
C'est de la compression de personnel !!!! laugh.gif
wfplb
" Janssen, chirurgien ORL et chanteur lyrique de haut niveau – il a fait carrière sous le nom de Bernard Sinclair – est sans doute l'un des mieux placés pour analyser le phénomène"

Oui, c'est sûr que quand on est né en 1935, on a de l'expérience de la musique populaire!…
Chanteur d'Operette oui, faut pas nous prendre pour des canards sauvages surtout quand on n'a enregistré que 3 disques, dans toute une carrière c'est vraiment peu…

Chirurgien ? Là je n'ai pas sous la main l'annuaire privé de tous les médecins avec leur cursus, mais j'ai aussi peur pour lui de ce côté-là…

140 dB dans un casque ? C'est la distorsion qui rend sourd…
Bien sûr que les jeunes adeptes du baladeur sont sujets à des pertes auditives, peut-être qu'ils n'ont pas envie d'entendre nos conneries et le futur qu'on leur prépare…

Les articles du Monde, depuis le dernier clash à la rédaction, sont devenus infantiles, pas vérifiés, écrits par de bambins ignares, là aussi ça sent le sapin !

Pour vous distraire de ces péroraisons idiotes :

Is there a future for Hi-Rez ?
pval
Foin des discours longs et ennuyeux, pêtez-vous la feuille et allez en paix !

"Le danger d’une exposition au bruit dépend de deux facteurs : le niveau sonore et la durée d'exposition.
Plus l’intensité et la durée d’exposition sont importantes, plus le risque d’atteinte de l’audition augmente. Il faut savoir que le son commence à être pénible à partir de 75 décibels (dB) et qu’il est dangereux à partir de 85 dB. Or, la douleur auditive n'apparaît qu'à 120 dB. Cela signifie qu’entre 85 et120 dB, l'oreille est menacée de lésions irréversibles sans que l'on puisse s'en rendre compte !"

"Les articles du Monde, depuis le dernier clash à la rédaction, sont devenus infantiles, pas vérifiés, écrits par de bambins ignares, là aussi ça sent le sapin !"

Très certainement, une nouvelle génération de journalistes touchée par une acuité auditive déficiente ! Et le sens olfactif, çà va ?
Marsu
Citation
une nouvelle génération de journalistes touchée par une acuité auditive déficiente ! Et le sens olfactif, çà va ?


Pourquoi tant de haine ? C'est juste un article loupé et pas documenté, c'est pas le premier, et pas le dernier non plus. C'est sans doute ça le plus embêtant dans l'affaire.
PomQ
Oui, je ne vois pas bien pourquoi vous vous énervez Philippe. Vous n'avez pas personnellement écrit cet article, si?...
Ensuite, je pense qu'ici nous sommes plus que conscient de ce type de danger puisque gagnant précisément notre croûte avec nos oreilles...
Ce type d'avertissement pourrait plus être utile sur un site de djeun type "TekHardcoreFans.org" ou "LesFousDuBalladeur.net"...
Quant au fond du problême, je maintiens personnellement que c'est aussi beaucoup un problème de diffusion (mauvaises enceintes, casque...) et que mettre tout ou presque sur le dos du mp3 est un peu léger en terme d'analyse "journalistique".
Ce monsieur ne sait visiblement guère de quoi il parle et n'a pas dû mener les recherches requises pour tout article digne de ce nom.
C'est tout, pas de quoi s'enflammer je crois.
ptilou
C'est un peu le drame avec la presse. Dès que l'on connait un sujet avec un peu d'expertise, on trouve que ce qui s'écrit dans les journaux est un peu juste... voir un peu faux... rolleyes.gif
Mais c'est pas nouveau...

En tout cas le mp3 rend pas plus sourd que la miniK7...
C'est l'usage du casque ou du couple télécaster/marshall à niveau 11 qui est dangereux... mais c'est si bon rolleyes.gif
pval
Hello, hello, vos opinions sur ce paragraphe :

"C'est désormais un fait acquis : la compression dynamique, appliquée à l'écrasante majorité des musiques actuelles, ne fait qu'aggraver les nuisances déjà bien connues d'un volume sonore excessif. Et cela vaut aussi pour les musiques apparemment les plus "douces". C'est ainsi que deux chercheurs amateurs de rock, Yann Coppier et Thierry Garacino, se sont livrés à de savantes mesures sur l'évolution de la compression dynamique en trente ans. Le résultat est édifiant : le morceau Rock and Roll de Led Zeppelin, perçu au début des années 1970 comme l'une des choses les plus violentes jamais enregistrées, n'est que faiblement compressé en comparaison de… Quelqu'un m'a dit, premier tube de Carla Bruni."


Pipeau, petite flûte en Réb, en Ut ou billevisées.

Zut une partie de mon texte s'est évanouie.

Hello Marsu,
Point de haine dans mes propos, mais certaines généralisations sont excessives.
Il est très certainement salutaire de dire et répéter combien certaines écoutes sont nocives, cher Pomme.
Le bruit qu'il soit organisé ou pas est une véritable calamité.
Tiens, au fait, puisque l'on parle de bruit, il est souvent difficile de supporter la puissance sonore de certaines salles de cinéma.
Par ailleurs, certaines bandes sonores sont sculptées au marteau piqueur et vous percent le tympan.
Compressées, compressées ?
wfplb
pval
Citation (wfplb @ mer 10 sep 2008, 18:23) *


Hello W,
Diaporama très instructif.
L'étape suivante est-elle le langage des signes ?
Kim
A l'inverse de ce que tu penses Pval, ces courbes n'indiquent pas forcément une puissance sonore supérieure mais au contraire un abaissement de la dynamique qui peut être produit avec art. Pour ma part j'aime beaucoup les musiques compressées lorsqu'elles le sont musicalement.
La faculté de "rentrer" dans un titre est propre à chaque individu ainsi qu'à sa propre expérience auditive.
Ce n'est pas parce que tu ne comprends pas ou n'ois pas, que le reste de la planète doit suivre ta manière d'appréhender la musique.
Je n'aime pas pour ma part la saturation mais elle est actuellement un facteur de plaisir pour certains, dont acte.
Je déteste le son de l'ipod bien que j'en ai trois, qui pour moi sonne petit, même avec un bon casque. Un 7506 en l'occurrence. j'ai un PX-200 Sennheiser qui fait vraiment office de jouet en comparaison. Pas de niveau, pas de définition, pas de puissance, pas de plaisir.
L'ipod, tout nu, est comme une 4L sur autoroute, une chouette voiture qui ne tient pas la route et n'avance pas.
Alors, les lois, les mesures pour protéger les oreilles des quidams et les empêcher d'apprécier la musique comme ils auraient envie de l'entendre, c'est pour moi des barreaux, une prison. Si l'ipod pouvait délivrer toute la puisssance dont il est sûrement capable, avec une définition comme celle de ma 1296, une définition hi-fi et non pas low-fi, ce son de casserole... Je l'aurai souvent avec moi, au lieu de le laisser sur mon bureau à prendre la poussière.
Cette putain de nécessité de prendre soin de la santé d'autrui aux dépends de toute perception artistique me gave...
Tout fait mal sur terre, de la naissance jusqu'à la mort. Alors... En dehors du coût de la sécu (à laquelle je n'ai jamais demandé un cent), foutez la paix à ceux auxquels il reste quelques grammes de sensibilité extra-terrestre...

Et évite moi tes conseils sur mon appareil auditif. Il pourrait t'en remontrer...
pval
Hello Kim,

C’est certain. C’est mauvais les lois. Si une loi avait interdit l’utilisation de l’amiante dans des lieux comme Jussieu, une amie de ma chère et tendre serait très certainement en bonne santé aujourd’hui.

Alors Kim, mon ami (e) épargne-moi tes propos sur les législations excessives.

Qu’en est-il de l’expérience auditive d’un individu (si l’oreille interne n’est pas éduquée) dont les sens sont atrophiés ? Santé et perception artistique, vaste sujet.

Je ne peux que te féliciter pour ta sensibilité extra-terrestre et l’absence de charge sociale pour la collectivité

En effet, évitons de comparer nos appareils respectifs, ceci ferait …très cour d’école. Amusant.

Remontrer : remontrance, c’est à dessein que tu utilises ce mot ?
2 - Histoire, discours par lequel le parlement signalait au roi les inconvénients d'une loi
© Encyclopædia Universalis 2006, tous droits réservés

Et je repose la question : (pardon pour la redondance)

"C'est désormais un fait acquis : la compression dynamique, appliquée à l'écrasante majorité des musiques actuelles, ne fait qu'aggraver les nuisances déjà bien connues d'un volume sonore excessif. Et cela vaut aussi pour les musiques apparemment les plus "douces". C'est ainsi que deux chercheurs amateurs de rock, Yann Coppier et Thierry Garacino, se sont livrés à de savantes mesures sur l'évolution de la compression dynamique en trente ans. Le résultat est édifiant : le morceau Rock and Roll de Led Zeppelin, perçu au début des années 1970 comme l'une des choses les plus violentes jamais enregistrées, n'est que faiblement compressé en comparaison de… Quelqu'un m'a dit, premier tube de Carla Bruni."

Pipeau, petite flûte en Réb, en Ut ou billevisées.
blek
Cet article n'est pas crédible.

Je ne porte pas d'appareil auditif car heureusement je ne suis pas dur d'oreille.

C'est quoi ta question pval ? Parce qu' à la lecture, il y a bien une affirmation mais aucune interrogation.

L'ennui avec tous ces mixes "bourrés" au limiteur, c'est qu'on est tous plus ou moins obligés de faire pareil. C'est devenu la norme. C'est bien plus embêtant à mes yeux qu'une éventuelle législation sur la protection des oreilles. La norme, c'est souvent ch… Bourre et bourre et ratatam sinon t'as un son de lopette. sad.gif
PomQ
Citation (pval @ mer 10 sep 2008, 20:46) *
Et je repose la question : (pardon pour la redondance)

"C'est désormais un fait acquis : la compression dynamique, appliquée à l'écrasante majorité des musiques actuelles, ne fait qu'aggraver les nuisances déjà bien connues d'un volume sonore excessif. Et cela vaut aussi pour les musiques apparemment les plus "douces". C'est ainsi que deux chercheurs amateurs de rock, Yann Coppier et Thierry Garacino, se sont livrés à de savantes mesures sur l'évolution de la compression dynamique en trente ans. Le résultat est édifiant : le morceau Rock and Roll de Led Zeppelin, perçu au début des années 1970 comme l'une des choses les plus violentes jamais enregistrées, n'est que faiblement compressé en comparaison de… Quelqu'un m'a dit, premier tube de Carla Bruni."

S'il y a probablement une part de vérité là dedans, c'est, à nouveau et à mon sens, un raccourci étonnant pour un journaliste qu'on suppose documenté.
Il me semble que l'arrivée de la FM et l'importance grandissante de la télévision, des télévisions devrais je dire (hertzienne, cable, satelitte,...) a eu son rôle à jouer dans tout ça.
Il fallait bien faire passer le signal dans ces petits tuyaux qui ne pouvaient supporter une pleine dynamique ou/et une bande de fréquence trop large. On a donc commencé à compresser. Et ça "passait" mieux. Alors, "on" a continué.
De même, ces mêmes radios et télévision ayant adopté un mode de diffusion souvent proche du "tout le monde à la queleuleu" (voir les radios qui ne passe "que" de la musique non stop, ou les chaines diffusant du clip en continu) et que le meilleur gagne, tout le monde s'est un peu senti obligé de faire "mieux" que le voisin, "mieux" étant ici plus fort ou plus équalisé.
D'ailleurs, là encore, l'article oublie un paramètre de taille: l'équalisation. Ignorer qu'elle va de paire avec la compression est une grosse lacune.
Car, dans bien des cas, quand on dit qu'on trouve une musique agressive, on se rend compte que c'est bien souvent dû à une équalisation type "FM" ultra agressive dans les aigus et haut médiums.
Or, comme par hasard, c'est sur ces fréquences là que le mp3 fait le plus sale boulot.

Bref, tout ça pour re-dire qu'intituler cet article "le mp3 mutile le son et l'audition" est une erreur et relève d'une vulgarisation à peine digne du café du commerce du coin...
pval
Hello Pom,

Si j'ai bien compris, il existe différents types de qualité de MP3 tout comme il existe différents types de vins par exemple.
Tout est fonction des conditions matérielles de la fabrication d'un MP3.
Qu'en est-il du jus sonore en circulation en règle générale, n'est-il pas du gros qui tache ? Entendre, goûter, c'est affaire d'apprentissage.
On parle assez souvent du goût en matière d'alimentation, le sens auditif devrait faire l'objet de bien plus d'attentions.
En cela, le MP3 n'est-il pas un danger pour le sens de l'audition ?
Les émissions de France Musique retransmises sur le net par exemple sont de mauvaise qualité. Un comble !
La qualité est souvent sacrifiée sur des critères de rapidité, "d'efficacité", de rentabilité économique.
Le préciser devient même complètement inutile et presque risible, c'est dire !

PomQ
Citation (pval @ jeu 11 sep 2008, 11:12) *
En cela, le MP3 n'est-il pas un danger pour le sens de l'audition ?

Précisément Philippe, c'est là où je ne suis pas d'accord. Comme dit le dicton ricain "Guns don't kill people, people kill people".
Le mp3 n'est qu'un outil et lui mettre sur le dos la médiocrité d'encodage de la majorité des fichiers audio dispo sur le net ou dans les bibliothèque musicales des gens est une erreur de ciblage...
Effectivement, Myspace, Deezer ou Youtube ont plus de responsabilité dans ce type de problèmes, et soulignons au passage que les sites en question n'utilisent pas nécessairement le mp3 comme codec. Et, même lorsque c'est le cas, ce sont eux qui choisissent généralement la qualité d'encodage (souvent du pauvre 96K voire, trop classe, du 128....).
Il ne faut pas se tromper de cible.
groumpf
Il me semble que les formats de compression comme MP3 exploitent l'effet de masque (entre autre): un son fort masque un son faible qui survient au même moment, donc on évite de coder le son faible qui ne peut pas être perçu.

C'est sûr que lorsque j'étais plus jeune, écouter de la musique était un rituel : choisir le vinyle, le sortir de la pochette, le mettre sur la platine, mettre la bras en place, prendre le casque (obligé pour les autres) et savourer 20 minutes de bonheur.
Maintenant c'est un peu l'abrutissement de l'abondance: on écoute plus mais de manière moins approfondie. J'étonne les gens lorsque je dis que j'ai dans ma tête un juke-box: je choisi ce que je veux passer, la mémoire fait le reste, pas besoin d'ipod.
jrozen
Citation
groumpf : J'étonne les gens lorsque je dis que j'ai dans ma tête un juke-box: je choisi ce que je veux passer, la mémoire fait le reste, pas besoin d'ipod.

Moi c'est pareil avec les livres. Je me dis : tiens je me ferais bien un petit Proust, et hop, je me met en mémoire "Guerre et Paix". biggrin.gif
Berhu N°2
(jdis comme groumpf sur l'effet de masque... et sur la moindre écoute par overdose...)
wfplb
Allô Allô, Ici Paris !

Bon faut arrêter de déconner : Le MP3 ne mutile pas nos oreilles, il mutile LA MUSIQUE !

La réduction de la dynamique pourrait accélérer la détérioration de l'audition puisqu'elle augmente la densité du niveau acoustique… Mais on ne peut pas toujours se plaindre que la vespa a remplacé le cheval… Et que l'odeur de l'essence a remplacé celle du crottin, Et c'est une autre histoire qui n'a absolument rien à voir avec le MP3

Étant électricien, il m'a été donné de fréquenter (en dehors de la médecine du travail qui nous fait passer un audiogramme montant laborieusement au dessus de 8 kHz) quelques spécialistes dont des plus célèbres (aussi de par ma vie mondaine exacerbée…) JOKE et re JOKE, ces spécialistes, bien évidement détectent une surdité due à des excès sonores répétés que subissent au quotidien par exemple des chaudronniers, menuisiers métalliques… Enfin tous ces gens qui donnent des coups de marteau sur du métal et autres sons à fortes transitoires d'attaque… (mais on sait bien que les batteurs sont sourds!)

L'audition, ce n'est pas que l'oreille ! C'est aussi le corps et surtout le masque facial…

Tout comme l'émission : la voix ce n'est pas que la bouche, la trompette ce n'est pas que l'embouchure et n'allons pas jusqu'à la clarinette, le sax, le french Horn etc.

La nuit dernière j'ai vu un documentaire sur Arté sur les éléphants, hé bien figurez-vous qu'ils écoutent aussi avec les pieds !!!!!!

Tout ça pour dire qu'il faut rester très très prudent quand on parle de ces choses là…

Par contre j'affirme que c'est la distorsion qui rend sourd et qui fatigue… Que ce soit de la distorsion analogique (due aux amplis d'écoute) ou de distorsions numériques, plus vicieuses (parce qu'on ne les discernent pas autrement que par l'envie de partir).

Ce sont les Associations de consommateurs US qui ont poursuivi les premiers pour atteinte à la santé par une exposition à un champ sonore trop intensif… (à la fin des années quatre-vingt-dix)
En France, il y a bien une Loi pour les lieux publics, il y a des inspecteurs pour vérifier le respect de la Loi mais, c'est aussi n'importe quoi, tout comme ce que dit notre médecin d'opérette…

Il faut savoir que les mesures de LEQ ont commencé dans le monde industriel et pour mesurer la nuisance des avions aux abords des aéroports…

On est bien loin du bruit excessif de la musique !
lepetitmartien
Vu qu'il se dit des choses intéressantes et pertinentes, déplacé dans l'audio numérique. ^^

[nokerie]Pour le joli gif de William, il est clair que ça prouve que la musique des années 80 était mauvaise wink.gif [/nokerie]
pval
Oubli de 2 phrases :

Qu'en est-il d'une écoute au casque, (des heures par jour pour certains paraît-il) plus particulièrement de ceux qui pénètrent dans le conduit auditif ?

J'aimerais bien me faire une religion, dans la mesure où je n'utilise aucun de ces appareils, il en va autrement pour mes enfants, leur ouïe étant aussi un outil de travail.

Question subsidiaire : peux-tu commenter la série de croquis plus haut ? Mon interprétation est semble-t-il hasardeuse. Merci à toi.
jrozen
Citation
wfplb : ces spécialistes, bien évidement détectent une surdité due à des excès sonores répétés que subissent au quotidien par exemple des chaudronniers, menuisiers métalliques… Enfin tous ces gens qui donnent des coups de marteau sur du métal et autres sons à fortes transitoires d'attaque… (mais on sait bien que les batteurs sont sourds!)

Et aussi un grand nombre d'ingénieurs du son, à force d'écouter au casque plein pot. (j'en ai connu plus d'un) biggrin.gif
PomQ
Citation (pval @ lun 22 sep 2008, 17:02) *
Question subsidiaire : peux-tu commenter la série de croquis plus haut ? Mon interprétation est semble-t-il hasardeuse. Merci à toi.

Si tu parles bien de ça:


...ta question s'adresse sans doute à William mais il semble clair que les "croquis" représentent le ressèrement drastique de la dynamique en musique. Un ressèrement de dynamique qui va de paire avec une hausse du niveau global.

Et d'ailleurs, personnellement, au "croquis" de William, je serais tenté d'ajouter celui là:

rolleyes.gif
-----------
Citation (PomQ @ mar 23 sep 2008, 11:31) *
Et d'ailleurs, personnellement, au "croquis" de William, je serais tenté d'ajouter celui là:

rolleyes.gif


Bo, il reste plein de noir, tu doit pouvoir compresser encore un epu.
Marsu
laugh.gif laugh.gif
pval
Comment rendre un son plus vivant, plus adapté à la perception, qu’il ne l’est au départ quand il s'agit de nos instrumentariums informatisés par exemple ?

Cette évolution décrite ci-dessus n'est-elle pas la négation même de la perception ? Fi donc de la nuance, de la subtile variation.

La psychoacoustique : comment notre cerveau reconnaît-il les mélodies ? http://www.canalacademie.com/La-pyschoacou...ment-notre.html

J'aimerais avoir un article équivalent sur "le ressèrement drastique de la dynamique en musique, les conséquences sur nos sensations auditives et sur nos choix musicaux"

Au fait, Canal Académie est une superbe radio sur internet http://www.canalacademie.com/+-Musique-+.html

Je vous la recommande vivement, quelques exemples :

Quand Saint-Saëns compose la première musique de film en 1908

Olivier Messiaen pédagogue

Glenn Gould : ce que le pianiste disait par lettres

L’Observatoire musical français

Brigitte Engerer, entre deux tempi français et russe

Laurence Equilbey

Rencontre avec Mstislav Rostropovitch

etc etc etc etc Visitez les autres thèmes, impressionnant. Par exemple L’argent, la finance et le risque selon André Lévy-Lang

Au fait, Pom, ce site est construit avec quel type de logiciel. Les quelques émissions que j'ai entendues sonnent très bien.
D'autres radios nationales devraient en prendre de la graine
wfplb
Citation (mrleon @ mar 23 sep 2008, 11:20) *
Bo, il reste plein de noir, tu doit pouvoir compresser encore un epu.
J'ai failli faire celui de 2010 mais bon…

Si on tente une anthropologie (ou un historique) vulgaire de l'enregistrement sonore, (very grosso modo)

Milieu des années cinquante : apparition de l'enregistrement stéréo

TOUS les ingé son connaissent l'univers de la réalité acoustique du concert… Ils théorisent et bataillent sur la reproductibilité d'une réalité pourtant subjective de la meilleure place de l'auditeur dans la salle de concert - est-ce au balcon ? Au premier rang d'orchestre ? À la place du chef ? (non) etc.
La prise de son est faite à partir d'un couple stéréo, les différents systèmes de couples inventés à l'époque s'affrontent, le MS (Mitte Sitte) a beaucoup de succès jusqu'à l'apparition à la fin des années soixante de la gravure compatible mono-stéréo…

Fin des années soixante-dix

Certains ingénieurs du son commencent à utiliser la prise de son couple stéréo + micros d'appoint… En 1976 Karajan commence chez Deutch-Grammophone le réenregistrement de l'intégrale des symphonies de Beethoven… À la réécoute il constate qu'il n'y a aucun progrès par rapport à son précédent enregistrement des années cinquante… Après une année de réflexion, les ingé son de Deutch Grammophone se résolvent à faire une prise de son couple + micros de proximité…

Quadriphonie des années quatre-vingt


Le nouveau procédé (LR avant, LR arrière) inventé par CBS remet en question les conceptualisations de l'espace sonore de l'enregistrement… La relation de la disposition de l'orchestre (LR) avec la disposition dans l'espace de l'enregistrement prend des libertés et introduit une notion d'espace avant/arrière.
Boulez réenregistre avec l'orchestre de Cleveland (label CBS) l'Oiseau de Feu de Stravinsky avec un orchestre disposé physiquement sur 360° — Le résultat est remarquable même en stéréo. (Peu après il sera rappelé en France par Pompidou pour diriger l'Ircam, créé spécialement à son intention…)

Influence de la FM et de la stéréo Hi-Fi à la radio


Comme l'a dit pommeQ,
Apparition de la FM stéréo
On prend ENFIN conscience des concepts de Shannon (programme + media = message) Et surtout que l'auditeur peu sortir de son salon douillet pour écouter de la musique avec son auto radio… Mais il y a le bruit du moteur de l'automobile, donc il faut réduire la dynamique…

Parallèlement, le CD permet aux ingé son d'avancer de nouvelles théories,
Le CD permettrait ENFIN de reproduire fidèlement la vraie dynamique du concert !
(Le vinyle ne le pouvait pas à cause du bruit de fond).
Catastrophe, (j'ai oublié l'œuvre et le compositeur) mais un enregistrement de cette époque remet tout en question : les trois premiers mouvements sont pianissimo, le quatrième fini fortissimo. Et les HP des chaînes HI-Fi des Dentistes explosent immanquablement à la fin de la première audition !!!!!! Plaintes et nouveau sujet de réflexion dans le Landerneau des spécialistes…

Le vinyle reproduit linéairement jusqu'à environ 11 kHz et sa courbe de réponse plonge jusqu'à 14, 16 kHz… Le Cd annonce qu'il a une courbe linéaire jusqu'à au-delà de 16 kHz… Merveilleux, sauf que cet excédent de fréquences aiguës étrique le son…

À l'époque, le niveau moyen d'un enregistrement était situé vers -16 dBFS on parlait de headroom (la marge possible techniquement au-dessus du niveau moyen) puis la dérive a commencé… De -16 on est passé vers -14 (subrepticement et sans doute par manque de maîtrise et de changement de vumètres). Et puis dans l'idée du "plus blanc que blanc" de Coluche, ou de "plus c'est gros plus c'est bon".. Un jour un Masteriseur de NY a décidé de Masteriser avec un niveau max proche de zéro dBFS… plus fort c'est meilleur, et tout le monde s'est précipité à NY…
C'est ainsi qu'est la nature humaine…

Un peu d'espoirs ! Aujourd'hui, notamment avec l'éclosion de la HDTV, de nouvelles approches plus rationnelles voient le jour… Afin de préserver et de restaurer une dynamique spécifiquement possible et variant en fonction de chaque chaîne de reproduction…

Un document récent et concret (en Anglais)

INTER-PROGRAM LEVEL JUMPS IN BROADCAST. Thomas Lund. TC Electronic, Denmark. ABSTRACT. Around the world, DTV has experienced a growing problem with level ...
PomQ
Citation (pval @ mar 23 sep 2008, 13:23) *
Au fait, Pom, ce site est construit avec quel type de logiciel. Les quelques émissions que j'ai entendues sonnent très bien.

Tu parles de quel site, celui que tu mets en lien là?
http://www.canalacademie.com/+-Musique-+.html
Les sons de la page d'accueil sont dégueulasses (même en choisissant le haut débit) mais les émissions sont, elles, effectivement de bonne qualité.
C'est pourtant du mp3 à seulement 128K déclenché par un player Flash.

Pour s'en convaincre, voilà le code de leur Player:

<object classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=8,0,0,0" width="587" height="76" id="" align="middle">
<param name="allowScriptAccess" value="sameDomain" />
<param name="allowFullScreen" value="false" />
<param name="movie" value="squelettes/lecteur/playerInterne.swf" />
<param name="quality" value="high" />
<param name="bgcolor" value="#ffffff" />
<param name="flashvars" value="monChemin=squelettes/../emissions/tor314.mp3&monTitre=Les mots des religions&nbsp;: musique et instruments&maDuree=621" />
<embed src="squelettes/lecteur/playerInterne.swf" flashvars="monChemin=squelettes/../emissions/tor314.mp3&monTitre=Les mots des religions&nbsp;: musique et instruments&maDuree=621" quality="high" bgcolor="#ffffff" width="587" height="76" name="" align="middle" allowScriptAccess="sameDomain" allowFullScreen="false" type="application/x-shockwave-flash" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" />
</object>

Au passage, voilà le type de Player mal protégé puisqu'on y voit le chemin du mp3 qui est celui là:
http://www.canalacademie.com/emissions/tor314.mp3
(c'est comme ça que j'ai pu déterminer le débit du mp3 en question)
pval
Les sons de la page d'accueil sont dégueulasses (même en choisissant le haut débit) mais les émissions sont, elles, effectivement de bonne qualité.
C'est pourtant du mp3 à seulement 128K déclenché par un player Flash.

J'y perds mon latin.

PomQ
Tu demandes, je réponds...
jrozen
Citation
Parallèlement, le CD permet aux ingé son d'avancer de nouvelles théories,
Le CD permettrait ENFIN de reproduire fidèlement la vraie dynamique du concert !
(Le vinyle ne le pouvait pas à cause du bruit de fond).
Catastrophe, (j'ai oublié l'œuvre et le compositeur) mais un enregistrement de cette époque remet tout en question : les trois premiers mouvements sont pianissimo, le quatrième fini fortissimo. Et les HP des chaînes HI-Fi des Dentistes explosent immanquablement à la fin de la première audition !!!!!! Plaintes et nouveau sujet de réflexion dans le Landerneau des spécialistes…

J'ai de cette époque un CD de chez TELDEC, des Symphonies de Mozart, absolument inécoutable tant l'écart entre les pianissimi et les fortissimi est énorme. A chaque fois que résonnent les timbales, on frise l'arrêt cardiaque. j'habite un endroit particulièrement silencieux, et malgré cela, on passe son temps à changer le volume : on doit le baisser au moment des tutti d'orchestre, et dès qu'arrive un moment paisible, on n'entend plus rien , et donc on doit remonter le son.
A croire que ces ingénieurs du son n'ont jamais eu l'idée d'aller écouter leur enregistrement dans des conditions d'utilisation "bourgeoises", et que leur seul but était de se faire plaisir avec une dynamique battant des records....
pval
Citation (PomQ @ mar 23 sep 2008, 21:56) *
Tu demandes, je réponds...


Hello Pom,

Si j'ai (je mets beaucoup de si lorsque j'entre dans ces domaines technologiques, bientôt, je pourrai placer l'intégral chromatique) bien compris,
Un mp3 à seulement 128K devrait produire des émissions de mauvaise qualité.
Me trompé-je ?
PomQ
Non, c'est ça. Le 128 Kbps est vraiment le minimum syndical du mp3.

Pour te faire une idée, qqls chiffres:

-un fichier son en 24 bits - 88.2 KHz engendre un débit d'environ 2120 Kbps,
-un fichier son en 16 bits - 44.1 KHz engendre un débit d'environ 705 Kbps,
-un mp3 en 320Kbps (débit max du mp3) engendre un débit de... 320 Kbps,

Donc, tu l'auras compris, 128Kbps, c'est franchement peu commed ébit et ça ne garantit qu'une qualité/restitution très très relative.
Y'a pire, y'a le 96Kbps (sans doute ce qui a été utilisé pour le son de la page d'accueil du site que tu mettais en lien)...


Mais, y'a même pire que tout ça! J'ai nommé l'excellent algorythme de compression de Real Audio, une des pires choses inventée par l'homme!....
Bon, là encore, méfiance, ne généralisons pas trop, ça dépend de l'encodage (à nouveau le débit tout ça) mais l'algoryrthme n'en reste pas moins très mauvais (mais très léger, d'où une certaine popularité) et, souvent, très mal paramétré (il faut dire qu'on a rarement les outils pour...).

Il ne faut pas oublier qu'en plus des FMs et TV dont nous parlions plus haut, c'est surtout l'internet, avec les débits minables des débuts, qui a contribué à installer ces formats ultra-compressés à une époque ou un fichier d'1 Méga dans une page était un énorme luxe qui risquait de décourager quiconque de passer sur votre page.
A l'époque, des formats comme le Real Audio étaient très prisés (puisque légers). Avec l'augmentation du débit, on voit de moins en moins de page utilisant cette compression pour l'audio ou la vidéo (puisqu'en plus, ça fait les deux...).
Djpheor
Passionnant débat.

Mais soyons optimistes, avec les avancées constantes en matière de débit et de miniaturisation des supports de stockage, on reviendra (ou en tout cas ceux qui le souhaitent...) surement un format PCM de qualité sur le net et dans nos baladeurs.

Après c'est vrai que les névrotiques obsessionnels du téléchargement de 5000 albums sur P2P sans même prendre la peine d'ECOUTER de la musique verront les choses autrement: ils pourront avoir 200.000 albums dans leur collection de mp3....!!!

Berhu N°2
Citation (jrozen @ mer 24 sep 2008, 09:30) *
A croire que ces ingénieurs du son n'ont jamais eu l'idée d'aller écouter leur enregistrement dans des conditions d'utilisation "bourgeoises", et que leur seul but était de se faire plaisir avec une dynamique battant des records....

Ne cherchaient-ils à reproduire le plus fidèlement possible ce qu'ils entendaient?
Han Solo
Les gars je suis désolé mais je n'ai rien entendu de ce que vous dites !!!
Vous pouvez parler plus fort ??? biggrin.gif
PomQ
Citation (Berhu N°2 @ jeu 25 sep 2008, 19:01) *
Citation (jrozen @ mer 24 sep 2008, 09:30) *
A croire que ces ingénieurs du son n'ont jamais eu l'idée d'aller écouter leur enregistrement dans des conditions d'utilisation "bourgeoises", et que leur seul but était de se faire plaisir avec une dynamique battant des records....

Ne cherchaient-ils à reproduire le plus fidèlement possible ce qu'ils entendaient?

Je crois que le problème réside dans la question:
"Peut on reproduire sur un système d'écoute domestique, une musique à très large dynamique qui est faite pour être jouée dans une salle adéquate (acoustique), par un grand nombre de musiciens (cas des symphonies and co), et dans un silence complet"?....
A mon sens, la réponse est oui mais non.
L'auditeur lambda qui écoutera une symphonie à très large dynamique sur sa chaine stéréo de moyenne qualité (ampli comme enceinte) dans un environnement type appartement ou même maison de campagne ne pourra profiter pleinement de la symphonie qu'à un volume relativement (très) élevé. Précisément pour apprécier les passages les plus calmes...
Ce qui est assez risqué pour la paix sociale en milieu urbain.
J'ai d'ailleurs une voisine un peu folle qui aime à écouter l'opéra à plein volume, sans doute pour en saisir toutes les nuances, et la grogne monte dans l'immeuble...

De la à dire que les mixeurs de musique classique ne font pas leur boulot (si tant est qu'il y est vraiment du mixage sur de la musique classique et non 85% du boulot fait à la prise), c'est un pas qu'il faut sans doute se garder de franchir, mais la question mériterait quand même d'être posée: faudrait il réduire la dynamique en musique classique pour adapter celle-ci à l'écoute domestique?...
Djpheor
Citation (PomQ @ sam 27 sep 2008, 12:02) *
faudrait il réduire la dynamique en musique classique pour adapter celle-ci à l'écoute domestique?...


Peut-être.... Mais cela entrainerait quand même une modification de l'écriture de l'oeuvre, ou du moins de son interprétation. Et tout ça dans le seul but de coller avec des exigences techniques, qui n'étaient bien sur pas anticipées par les grands compositeurs de l'époque.

Les variations d'intensité dans la musique classique sont bien sur d'une extrême importance tant elles font partie de l'identité même de l'oeuvre. La "narration" en serait faussée si la plage de dynamique venait à se resserrer.

De la même manière qu'on ne peut (presque) pas avoir de cinéma à la maison, on ne peut définitivement pas avoir de "Home Opera" .

Les concessions se situent idéalement dans notre façon d'écouter de la musique classique à la maison, et surement pas dans la musique en elle même..... Enfin, c'est mon avis, bien sur.
PomQ
Bien sûr et c'est là tout le "problème".
Non seulement ça modifierait l'oeuvre en elle-même mais également l'interprétation qui en est faite par l'orchestre.
wfplb
Citation (Djpheor @ sam 27 sep 2008, 13:07) *
...cela entrainerait quand même une modification de l'écriture de l'oeuvre, ou du moins de son interprétation. Et tout ça dans le seul but de coller avec des exigences techniques, qui n'étaient bien sur pas anticipées par les grands compositeurs de l'époque.
Houuuu unsure.gif

Heuuuu.... Le compositeur qui écrit avec son crayon une œuvre (quelle que soit l'époque), donne des indications de nuances aux musiciens interprètes potentiels….
La dynamique sonore qui en résultera au moment du concert sera tributaire (dans de grandes proportions) de la qualité des dits interprètes et des rapports de balances et de nuances qui auront pu être déterminées pendants les répétitions…
En d'autres mots : la même œuvre, interprétée par le LSO (London Symphonic Orchestra) et un orchestre de région, n'aura pas la même dynamique…. Et les "grands compositeurs" savaient parfaitement en tenir compte dans leur orchestration (doublures, triplures)

De plus, la même œuvre, jouée dans une église, une salle ce concert ou en plein air et par le même orchestre n'aura pas les mêmes rendus de dynamique.

Il n'y a donc pas d'inconvénient à adapter la dynamique d'une œuvre à son mode de reproduction, même à la maison ou dans sa voiture…. Et ce n'est en aucune sorte une trahison de l'œuvre...
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