Voilà ce que j'ai reçu et fait tourner. J'ai pas eu l'idée
de vous le faire passer. Mais je pense que ca peux encore servir:
Cher collègue et ami artiste; suite à la diffusion d'un reportage par
France 2 au JT de 20 h animé par David Pujadas concernant les
intermittents du spectacle je te convie à signer la petite bafouille
suivante, indiquer le nom de ta ville et à l'envoyer au médiateur
info de France 2, mediateurinfo@france2.fr
Puis fais passer à ton voisin et dis-lui d'en faire autant.
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Bonjour, je suis artiste et intermittent du spectacle, et je déplore
vigoureusement la manière avec laquelle France 2 a traité en moins de
trois minutes l'information sur le statut des intermittents du
spectacle le lundi 2 décembre au Jt de 20h où David Pujadas faisait
état des "privilèges" qui nous sont octroyés.
Tout d'abord qu'est ce qu'un privilège ?
Toutes les professions qui bénéficient d'aides publiques ne sont-
elles pas privilégiées ?
A savoir : l'agriculture, l'enseignement (privé), l'industrie, les
transports, le presse etc... Les différents types d'exonérations
fiscales accordées aux grandes entreprises nationales voire
étrangères, enfin toute aide qui favorise ou pérennise un secteur
d'activité et qui permet au final de garantir les salaires, l'emploi
ou l'indépendance nationale ne serait-elle pas facteur de
privilège ? La provenance des fonds et leur attribution est toujours
discutable, et le patronat est le premier à bénéficier des aides
publiques mais celui ci dénonce et attaque régulièrement ce statut
depuis plusieurs années.
Alors pourquoi vouloir, encore une fois, jeter l'opprobre sur une
profession qui a déjà du mal à exister et qui résiste tant bien que
mal à la culture et aux loisirs prêts-à-consommer dont nous inondent
les Anglo-saxons.
L'immense majorité des intermittents travaille, beaucoup, avec
passion et sérieux. De plus, nombre d'entre eux à l'obligation
d'assumer des frais professionnels importants, frais de transport, de
locaux de travail et de répétition. Les musiciens et plasticiens
doivent acquérir leur outil de travail, s'adapter à des technologies
en constante évolution, donc réinvestir régulièrement dans un parc de
matériel adapté, dont les coûts sont exorbitants et qui viennent en
déduction de salaires en régression constante depuis dix ans.
Est-ce que la rédaction de France 2 s'est inquiétée de savoir où et
dans quelle condition vit un intermittent du spectacle, quel en est
le salaire moyen, combien d'heures, d'années de travail sont
nécessaires pour proposer une prestation artistique de qualité ?
Résumer le temps de travail d'un intermittent du spectacle à une
prestation scénique d'une heure trente reviendrait à dire qu'un
animateur JT tel David Pujadas ne travaille effectivement que cinq
fois une demi-heure par semaine, soit dix heures par mois à lire un
prompteur, et ce pour vingt à trente fois le salaire d'un
intermittent de base. Réglé rubis sur l'ongle, fin de mois avec
l'argent public. A t'on entendu parler à la rédaction de
France 2 de mandat administratif ? Le règlement pratiqué par la
plupart des collectivités locales, pour les prestations artistiques,
dont les délais de paiement peuvent atteindre six mois. Connaît-on
les difficultés administratives à reconduire chaque année un dossier
d'intermittent dont le délai s'étale aussi de deux à six mois ?
Autant de problèmes qui n'ont pas été abordés et qui pourtant sont
notre quotidien. Alors où sont les privilèges, qui sont les
privilégiés ? France 2, service public, a proposé un reportage
tronqué, dont les omissions et la subjectivité de traitement lui
confère un caractère mensonger qui n'a pas échappé à la profession.
Etait-ce une volonté délibérée, une faiblesse face à des pressions de
lobbying ou une légèreté professionnelle, de nombreux intermittents
attendent avec moi la réponse de la rédaction.
Enfin que dire d'un service public qui préfère développer pendant
plus de cinq minutes un sujet sur "la dernière compilation
remasterisée des Pink Floyd" ou la sortie de la "X box de Microsoft"
comme on l'a vu récemment plutôt qu'un reportage sur des créations
d'artistes ou produits nationaux et régionaux.