Les 4 De La Star Ac, correctionnelle de Bobigny Options

[lionel2p]

Je vois que cela fait longtemps que personne n'a posté de nouveaux messages, mais je crois que le débat ne doit pas être clos si vite. Le cas de la Star Ac n'est pas isolé, on a tout fait pour diaboliser le mouvement social de 2003. Pour ceux que cela intéresse, allez jeter une oreille par ici: http://www.arteradio.com. Vous cliquez sur RECHERCHE dans le bandeau supérieur, puis "action opéra" dans le module recherche, et là, ouvrez bien vos oreilles...
Bonne écoute, et n'hésitez pas à réagir!!

Je l'ai écouté et tout ça ne me semble pas très clair.

Déjà, l'emmission est vraiment orientée, clivage "bourgeois, pauvre travailleur", ca me dérange direct.

De plus, une action menée sans grande rélexion visiblement, face à un public de 800 personnes, c'est forcément un risque. Une foule a des réactions imprévisibles, et l'intervention d'une ou deux personnes peut souvent faire basculer ce genre de mouvement en panique incontrolable.

Après le fait qu'il y ait eu récupération médiatique, c'etait presque évident face à une situation pareille.

Oui, le droit à la parole est important, mais pas n'importe comment et la ca me semble etre le cas.

Je crois que "l'intermittence" n'a jamais été expliquée clairement au public. Les français n'en ont que l'image d'epinal que la rumeur colporte. C'est cela qu'il faudrait redresser.

Y'a une grande partie de la population qui a une réalité précaire et j'ai trouvé le propos de beaucoup d'intermittents indélicat vis à vis du grand public, par maladresse. uniquement.

Après je sais pas vraiment comment faire passer le message. L'intermittent n'est pas ressenti comme le défenseur de la culture mais plutôt comme un privilégié dont le statut est une aubaine. Ce qui n'est pas le cas, j'en conviens, mais la bataille se situe plutot de ce coté selon moi.

Il faudrait un leader de parole crédible, aimé du public, parce que finalement cela se passe comme ça visiblement pour faire passer un message aujourd'hui.

Pendant le mouvement, ja'i plus vu des présentateurs embarassés : bon voilà, les intermittents qui sont très importants pour notre métier ont quelques choses à vous dire, avec un petit ton de faux cul style je fais pas parti du même monde. Ca faisait un petit peu le retour des emmerdeurs, avec le ministre de la culture pris à parti, bref, rien de très charismatique et crédible.

This post has been edited by lionel2p: Mon 29 Jan 2007, 16:39

[Mr.T]

Tout à fait d'accord. Pour avoir eu des véléités de participation à la "cause intermittente" (l'étant moi même), j'ai dû renoncer devant la bétise et le mépris d'autrui de la plupart des leaders de ces mouvements qui, si on doit leur reconnaitre le courage de combattre pour leur statut, sont souvent hélas de piètres orateurs doublés d'analystes malinformés.
J'y repense régulièrement quand je sens dans le discours d'un interlocuteur (ou que la chose est clairement dite) le sempiternel: "Faut arrêter, les intermittents se font plein de pognon sans bosser!".
C'est clair, il nous manque des leaders plus fins et, sans doute, hélas, plus "médiatiques"...

[sinusite]

Bon, je dois avouer que je suis assez d'accord avec vous deux, mais ne sommes-nous pas face à la même situation que n'importe quel travailleur qui, lorsqu'il décide de faire grève, se doit de justifier son intention alors qu'on ne l'écoute pas forcément en face. Quel était le but de cette action? Comme la grève pendant le festival d'Avignon, il s'agissait d'une sensibilisation, c'est à dire la tentative d'instaurer un dialogue d'égal à égal avec les spectateurs qui, nous sommes bien d'accord, ne sont pas tous des cons et des consommateurs de Culture (je sors le C).
Alors est-ce que la présence d'un Olivier Besancenot du spectacle ou d'un José Bové de l'audiovisuel aurait simplifié la tâche? Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse ici de trouver quelqu'un de charismatique pour exprimer les revendications. J'ai presque envie de dire que les grêves ne sont pas tombées au bon moment, et que du coup, en se mettant les spectateurs à dos (en annulant les spectacles), la cause était perdue d'avance...
Tout ça pour dire que cela ne sert pas forcément à grand chose d'avoir des leaders (moi, je suis un peu contre cette idée), n'importe qui dans la profession doit pouvoir s'exprimer là-dessus.
A Arles, la même année, Charlélie Couture fut l'auteur d' une magnifique définition du métier, en insistant sur le TEMPS, temps de création d'un spectacle, d'écriture, de l'enregistrement et le mixage d'un disque, du tournage d'un docu,... et que sans le soutien des ASSEDIC, il était effectivement impossible de prendre un petit peu de temps pour créer... c'est ce dont ont besoin les intermittents... applaudissements du public... et résultat? oui, une belle déclaration, un représentant plutôt médiatique, mais c'est tout... rien d'autre... c'est pourquoi je suis persuadé qu'en faisant chacun un petit quelque chose (en en parlant autour de nous, en expliquant), on peut sensibiliser les gens. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà pris ce genre de réflexion, mais moi, même dans ma famille, certaines personnes estiment que je suis un branleur (je stigmatise, exprès...) alors que je cherche du boulot, des plans, des fois n'importe quoi ou des trucs perdus d'avance, mais c'est l'aventure, quoi... et ils ne comprennent pas ça...

This post has been edited by Sinusite: Tue 30 Jan 2007, 10:52

[Messensib]

Il me semble qu'on a longuement débattu de ce sujet, et qu'on peut en déduire certains faits avérés:

- Dire "Les" Intermittents" est complètement absurde. Il y a tellement de turn-over (roulement) que x% ne sont plus les mêmes au bout de disons 3 ou 4 ans, le temps du découragement pour beaucoup. L'ennui c'est que ce chiffre pourrait être connu par l'administration qui n'en a rien à cirer. C'était seulement une précision de ma part.

- J'ai encore entendu il y a peu sur France Inter le mensonge éhonté:

" Les intermittents coûtent 800 Millions d' € à l'assurance chômage" Ceci est ABSOLUMENT FAUX. Cette somme est calculée comme le ferait un assureur automoblile ne prenant en compte que les primes versées par les auteurs d'accident versus le coût total des accidents.
En fait, un calcul ( il faut que je le retrouve) montre que "les intermittents" (!) qui ont eu la malchance d'être au chômage n'étaient (avec l'ancien système) pas mieux lotis que leurs homologues "travailleurs dans un secteur non artistique".

- Le statut particulier des intermittents a été décrèté à une époque ou le chômage était très faible, en compensation du fait que:
Ce n'est pas qu'on peut les virer quand on veut, mais on peut les embaucher quand on veut. C'est assez proche. Même à la "belle époque" lointaine, une monteuse film, un électricien de plateau, un acteur "de complément, une danseuse etc ... que sais-je encore, ne travaillaient JAMAIS à plein temps.

Aujourd'hui, avec le chômage de masse ( dont on ACCUSE les travailleurs d'être responsables, un comble ! : vous ne travaillez pas assez, vous n'êtes pas assez productifs pour affronter le grand défi etc.... ,"on" choisi les intermittents comme boucs émissaires, et bientôt, pourquoi pas, les septuagénaire, qui coûtent horriblement cher a la Société.
"Notre" système permettait d'avoir un vivier de talents (ou pas, d'ailleurs - qui peut le prévoir ?) Et sans que les prétendants soient obligés de faire la plonge dans un resto.

La "Parisot" qui n'a jamais dû accomplir le moindre travail manuel, et/ou artistique de sa vie, a des paroles qui me donnent envie de vomir.

J'ai la rage (j'ai été intermittent, avec la grande chance de toucher et vivre (de) mes Droits d'Auteur)

PS J'ignore ce qui s'est passé avec les 4 de la Star Ac. Mon épouse qui a toute ma confiance, me dit que les intermittents manifestaient légitimement.

This post has been edited by Messensib: Tue 30 Jan 2007, 19:47