LE MONDE
http://www.lemonde.fr/technologies/article...l#ens_id=956314Entre les forfaits proposés par les fournisseurs d'accès, les radios à la demande, en pleine expansion, ou, derniers-nés, les sites de téléchargement gratuit légal, il existe de nombreuses façons d'écouter ses artistes favoris en toute légalité.
Les abonnements. Proposés le plus souvent par les fournisseurs d'accès (Neuf, Alice), mais aussi de façon indépendante (MusicMe), ils permettent, moyennant un forfait mensuel, le téléchargement illimité de musique en toute légalité. Le son est de qualité comparable à celui des titres disponibles sur les sites de peer to peer ou les plates-formes de téléchargement classiques (iTunes, VirginMega, Fnacmusic, etc.).
Différence de taille : la présence systématique de DRM (Digital Rights Management), qui limite le nombre de transferts à trois, quand les plates-formes s'orientent vers la suppression des DRM. Ces abonnements nécessitent de renouveler régulièrement sa "licence" auprès de son fournisseur d'accès.
Si MusicMe permet de s'abonner de façon indépendante pour 15 euros mensuels (le prix d'un disque), les offres "gratuites" de Neuf et d'Alice sont en fait accessibles à la condition de prendre un abonnement Internet, télévision et téléphone. Neuf facture son service musique 4,95 euros par mois.
Autre contrainte, le catalogue est limité à une maison de disques : Universal chez Neuf Telecom, EMI avec Alice. La frustration est rapide. Seul MusicMe propose un catalogue complet et près d'un million de titres disponibles. Enfin, ces sites ne fonctionnent qu'avec les PC, sous Windows.
Les webradios à la demande. Il s'agit d'écouter de la musique en "streaming", c'est-à-dire sans pouvoir la télécharger sur son ordinateur ni son baladeur. Il suffit de s'inscrire gratuitement, de taper le nom de l'artiste recherché, et un lecteur diffuse les titres disponibles sur le Web. Idéal pour découvrir un album avant de l'acheter, pour parfaire sa culture musicale ou se remémorer ses années boums. Les sites fournissent également de nombreux renseignements sur les artistes (biographie, discographie, dates de concerts, etc.). Ce contenu peut-être enrichi par les internautes.
Le 16 janvier, Orange et Lagardère Active ont lancé Musiline, service à la demande, qui marche dans les traces de Deezer et Radio. blog.club, sites français pionniers en la matière. Rudimentaire, moins pratique et rapide que Deezer et Radio. blog.club, Musiline est pour l'instant réservé aux abonnés Orange, mais sera accessible à tous à terme. Lancé à l'été 2007 sur les cendres de BlogMusik, Deezer est aujourd'hui en règle avec les différentes sociétés de producteurs, mais Radio. blog fait l'objet d'une procédure judiciaire lancée par la Société civile des producteurs de phonogrammes en France, qui lui reproche de ne pas avoir signé d'accord préalable.
Le système est financé par la publicité. Il offre à l'utilisateur une fonction intuitive ("smartradio" sur Deezer, "mes programmes" sur Musiline) qui lui propose des titres en fonction de ceux qu'il a déjà choisis. En récupérant ces informations, cette fonction intuitive permet aux régies associées, dans les cas de Deezer et de Musiline, de cibler leurs publicités.
Le principe est dérivé du "scrobbling", inauguré en 2006 par Last.fm, webradio américaine et modèle du genre. Le scrobbling analyse le contenu musical de votre ordinateur et propose à l'auditeur des dizaines d'artistes à l'univers proche. Last.fm permet même de connaître les dates de concerts à venir près de chez soi.
Le téléchargement gratuit. Rêve de consommateur, les sites de téléchargement gratuits et légaux ont franchi une nouvelle étape fin 2007 avec le lancement, aux Etats-Unis de SpiralFrog, et en France de Airtist. Proches des plates-formes payantes dans la présentation, ils permettent de télécharger à l'unité ou à l'album de la musique en qualité équivalent MP3, sans DRM, donc sans limitation de copie. Seule condition : regarder une publicité avant de télécharger le titre.
Sur Airtist, un coeur vert signale les titres "gratuits". Le reste du catalogue disponible est à 0,99 euro le titre (prix du marché digital), dont 1 centime reversé à une association caritative. Séduisante en théorie, l'offre se révèle très restreinte. Trop pour attirer le grand public à la recherche des succès de l'année. Airtist promet un accord avec une major du disque rapidement, mais sans donner de date. Quant à SpiralFrog, le service est réservé aux résidents américains et canadiens.
A l'heure actuelle, ces sites ne proposent donc rien de plus (hormis la publicité) que les plates-formes gratuites existantes (Jamendo, Dogmazic, Mp3Legal...), essentiellement consacrées aux artistes autoproduits ou aux militants de la licence Creative Commons, conçue pour favoriser l'échange créatif.
Odile de Plas