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La cérémonie des 18es Molières sous les pressions des intermittents



LEMONDE.FR | 20.04.04 | 08h29

Les 18es Molières ont été proclamés avec les moyens du bord, lundi soir, sous la pression des 1 900 invités qui ont refusé de quitter le Théâtre des Champs-Elysées (TCE), malgré le vote, au dernier moment, d'une grève des personnels techniques.


Une grève des personnels techniques a empêché le bon déroulement de la cérémonie des 18es Molières, lundi, au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris. Les grévistes (techniciens du TCE et de la soirée) avaient été entraînés à voter la grève par une trentaine de membres de la coordination des intermittents d'Ile-de-France et des membres de la CGT Spectacle qui avaient envahi le plateau vers 20 heures.


Selon la direction du TCE et l'Association professionnelle artistique du théâtre (Apat), qui organise les Molières, la cérémonie devait se dérouler normalement et aucun arrêt de travail n'avait été déposé. Après plus de quarante minutes de discussions, rideau baissé, les 21 techniciens ont voté à bulletins secrets la grève à une large majorité (12 pour, 7 contre et 2 bulletins blancs).


Avant le scrutin, le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, avait tenté une médiation à huis-clos avec les intermittents et les techniciens. Dans un premier temps, les membres de la coordination avaient refusé de le rencontrer.


Au bout de dix minutes, le ministre qui était accompagné d'un conseiller, est ressorti sans un mot et a rejoint la salle, laissant le vote des techniciens se dérouler. Avant de retrouver son fauteuil, le ministre a été pris à partie quelques minutes, sur le plateau derrière le rideau, par une dizaine d'autres intermittents aux cris de "abrogation (du protocole d'accord sur la réforme du régime d'indemnisation-chômage), seule solution !"


Une fois le vote entériné, un représentant des techniciens s'est présenté vers 21 h 15 sur la scène, face au public, avec l'intention, sans y parvenir, d'annoncer la grève surprise. Après de longues huées des spectateurs qui patientaient depuis 20 h 30, il a finalement renoncé et a rejoint les coulisses.


"CANNES 1968 !"


Parmi des échanges très vifs entre la salle et les représentants des techniciens et intermittents, dans une cacophonie indescriptible, le comédien Philippe Khorsand est monté sur la scène à leur rencontre : "Vous ne comprenez rien, vous êtes nuls ! Ce que vous faites ce soir est un scandale", leur a-t-il dit dans une grande colère.


Alors que les invités refusaient de quitter la salle, le calme est revenu quand Gérard Maro, directeur de l'Œuvre et l'un des organisateurs de la soirée, a pris le micro pour proposer, malgré tout, la lecture du palmarès, "en réponse à ceux qui ont empêché la cérémonie".


Dans une ambiance très conviviale, en complet contraste avec les vives tensions précédentes, Jean Piat, président sortant de l'Apat, et Michel Drucker ont officié, en présence du ministre de la culture resté dans la salle.


"Cette soirée me rappelle le Festival de Cannes en 1968 !" a lancé Michel Drucker, déclenchant l'hilarité. Très vite, le système de sonorisation a été coupé en coulisses et n'a plus été rétabli. "C'était la moindre des choses que ce palmarès, qui récompense des comédiens de grand talent, soit connu", a déclaré Michel Drucker.


Pour Jean Piat, "les intermittents sont mal écoutés et ne peuvent se contenter de mots. Ce soir, entre la fête et les gens qui sont à la rue, il y a eu incompatibilité et je le regrette". En allant chercher son Molière, Zabou Breitman, sacrée meilleur metteur en scène, a souhaité "longue vie au théâtre, mais il va falloir y travailler", a-t-elle déclaré sous les applaudissements.


Avec AFP


ca devient de plus en plus ridicule

michel drucker et mr khorsand en donneur de lecons....

retournez dans votre piscine en corse les gars...