Mais Qui Veut La Mort De La Loi Lang ? |
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Thu 29 May 2008, 23:25
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Maniac Member
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Bien après l'édition discographique cible suivante : le livre. Après ce sera le tour du cinéma et de son financement par les télévisions. Désespérant, désespérant. Il faudrait peut-être quand même se mobiliser contre de telles intentions. Quand je pense aux politiques d'aides destinées aux agriculteurs, aux pêcheurs, aux routiers.....Je me dis mais pourquoi pas une politique d'aide destinée aux intermittents du spectacle, au secteur sinistré de la production discographique ? Pourquoi pas ? parce que tout simplement la Culture, tout le monde s'en tape. Bref, la mort de la loi Lang, parlons en autour de nous.
Offensive parlementaire contre le prix unique du livre LE MONDE | 28.05.08 | 12h56 • Mis à jour le 28.05.08 | 16h54 "Mais qui veut la mort de la loi Lang ? Le consensus autour de ce texte, qui a instauré le prix unique du livre en France, voté à l'unanimité en 1981, pris depuis comme modèle à l'étranger et volontiers qualifié de "première loi de développement durable", semble aujourd'hui s'effriter à la faveur du projet de loi de modernisation de l'économie (LME), dont l'examen doit commencer, jeudi 29 mai, à l'Assemblée nationale.
Pourtant, la remise en cause de cette loi ne figurait dans le rapport Attali remis en février pour libérer la croissance. Mieux, alors que Michel-Edouard Leclerc s'en étonnait, ayant peine à croire que "le "tombeur" des professions protégées ait incidemment oublié cette affaire", Jacques Attali lui avait rétorqué que la commission qu'il dirigeait et lui-même étaient "favorables au maintien de la loi Lang".
Las ! C'était sans compter l'avis de deux députés de la majorité, Christian Kert (UMP, Bouches-du-Rhône) et Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre, Lot-et-Garonne). Ils sont les auteurs d'un amendement au projet LME qui prévoit de réduire de deux ans à six mois le délai avant lequel il est interdit de pratiquer des rabais supérieurs à 5 % sur le prix des livres.
Cette proposition a aussitôt suscité une levée de boucliers de tous les acteurs concernés. La Société des gens de lettres (SGDL), le Syndicat national de l'édition (SNE) et le Syndicat de la librairie française (SLF) ont envoyé une lettre commune à Christine Albanel, ministre de la culture, pour la mettre en garde contre l'adoption d'un tel dispositif qui "amorcerait un bouleversement total du marché du livre, dont les seuls bénéficiaires seraient quelques grands acteurs de la distribution".
D'après eux, cela serait négatif pour l'ensemble de la profession. Les librairies indépendantes, qui emploient 13 000 salariés, "ne pourraient pas résister à l'émergence d'un marché de solde à grande échelle dans les grandes surfaces comme sur Internet" ; de plus, "les éditeurs pâtiraient directement d'un report des achats de nouveautés dans l'attente des soldes" ; en ce qui concerne les écrivains, "le système envisagé ne profiterait qu'aux auteurs de best-sellers".
ACHETER PLUS DE LIVRES
Restent les consommateurs. En entraînant une baisse du prix des livres, cette mesure devrait permettre aux clients d'acheter plus de livres. "Nos clients trouvent que les livres sont chers", explique Xavier Garambois, directeur général d'Amazon France, qui juge "très positive" l'initiative des deux députés. "Cela stimulerait le marché du livre, qui est moins dynamique en France qu'en Grande-Bretagne et où les nouveautés sont moins chères", poursuit-il. Surtout, après la décision rendue le 6 mai par la Cour de cassation qui a estimé que la gratuité des frais de port, pratiquée par les libraires en ligne comme Amazon ou Alapage, n'était pas illégale et ne constituait pas une concurrence déloyale par rapport aux librairies traditionnelles ; cette nouvelle offensive vient à point nommé pour conforter les positions du géant américain.
Les livres sont-ils trop chers en France ? La question est posée. "La loi sur le prix unique est la pierre angulaire de la vie éditoriale. Elle n'empêche pas la concurrence et ne lèse pas les consommateurs", avertit Antoine Gallimard. Provocateur, Hervé de La Martinière estime que "les livres ne sont pas assez chers", si on considère le travail fourni par l'écrivain, l'éditeur, voire le temps passé à lire un livre au regard du coût d'une place de cinéma.
"Le prix du livre est resté constamment inférieur à l'inflation, sauf en 1981, rappelle Guillaume Husson, délégué général du SLF, pour qui "la suppression de la loi Lang entraînerait une explosion du prix des livres". Quant à l'exemple britannique, il est honni. La suppression du prix unique en 1995 a entraîné, selon les professionnels du livre, "des livres en moins grand nombre, plus chers et moins accessibles ; le consommateur, contrairement aux idées reçues, à tout à perdre à cette dérégulation".
Malgré ce climat, Jean Dionis du Séjour persiste et signe. Il a décidé de maintenir en séance l'amendement, qui a été rejeté en commission, tout en le modifiant légèrement : le délai pour autoriser les rabais passerait de deux ans à un an. Cette mesure devrait permettre, selon lui, de "réduire le nombre extrêmement élevé de livres invendus qui sont détruits chaque année en France", qu'il évalue à "environ 100 millions". Un argument jugé digne d'un "évadé de l'asile de Charenton" par Teresa Cremisi, PDG de Flammarion.
Alain Beuve-Méry"
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