Un Pape Est Mort ! Options

[heral]

un pape est mort, un autre est appelé à regner!

ah raignier?

vu son état, on va finalement prendre une libellule ou un papillon


hep garçon, un monaco s'il vous plait.....

[bonatoc]

JP, pour moi, était un grand homme ds le sens où il s'attachait à rechercher sa
force,à travres tout et ds le respect de ses convictions(discutables par ailleurs).

ben tiens, discutons-en.

Attention, ça va diatriber sec (âmes sensibles s'abstenir).

Voilà la France, pays qui ne veut plus rien dire — de honte de parjurer sa Sainte Trinité (Liberté, etc.), — bastion présumé de la laïcité, s'enfoncer gaiement dans la course apostolique à l'audience. C'est à celui qui va tirer le plus, ce qui n'est pas bien catholique, vous en conviendrez. Voilà que nous allons mettre nos drapeaux en berne, et jamais un bébé hutu découpé menu à la machette n'aura eu cet insigne honneur. Le coup du pousse-mousse sous les ongles, popularisé par Ponce (Pilate, pas la pierre), semble rester le single le plus populaire de la chretienté.

Voilà Paulot promu architecte de la victoire des Polonais face à Jaruzelcsky. Que dis-je, il a renversé le communisme totalitaire à lui tout seul ! Ben tiens. C'est sûrement lui qui est allé se prendre des coups de matraque sur le coin de la gueule, qui a versé son sang pour que ses mômes aient un futur moins glaque.
A part faire braquer les caméras sur lui lorsqu'il s'agenouillait pour rouler une pelle à n'importe quel tarmac du monde (on se demande même par quel miracle ce n'est pas un virus quelconque qui l'a emporté), où est le grand-œuvre tant déclamé ?

Se balader dans son cube de plexi à 10 à l'heure, voilà un acte politique fort. Spécialement en Amérique du Sud, dont les ancêtres se sont faits convertir par le fil de l'épée ou la grippe, peuple chez qui le lavage de cerveau a tellement bien fonctionné qu'il ne trouve rien de mieux à faire que d'idolâtrer Johnny & Les Hosties. On avait rien vu de tel depuis les Fab Four et L'archange Michel Dupont, un véritable crucifié du média-system s'il en est celui-là, rendu névrosé et touche-pipi de têtes blondes par l'hystérie et la paternalisme à poigne des états du Sud de l'union — tiens, un pur produit judéo-chrétien aussi.
A la décharge des sud-américains, ils ont eu le bon goût de rattraper le coup en faisant des enterrements une fête et en bariolant leurs cimetières de mille et une couleurs, ce qui vous a une autre gueule que cette mort qui cherche à contaminer les vivants de par chez nous, comme si la perte d'un être cher n'était pas déjà assez pénible comme ça.

En vingt ans de pontificat pontifiant, pas un geste en faveur de l'expression de la sexualité des prêtres, qui voudraient nous faire croire qu'il est possible de s'abstenir sans se la couper. Johnny, les victimes d'abus ne lui disent pas merci. Et la hiérachie glaireuse et grabataire de jeter un voile pudique sur ces chastes viols de confessional, au poindre su soir, après les vêpres.
Je commence par là puisqu'il paraît que charité bien ordonnée commence par soi-même.

Mais pour la sexualité des masses, c'est encore plus réussi.
Bénir la contamination par le Sida de tout le continent africain, c'est un exploit de génocide qui ne salit pas les mains d'une perfection jamais atteinte auparavant. Bien sûr, je caricature, et le catholicisme n'est pas entièrement responsable du phénomène. Mais lorsque l'on se targue d'être le porte-parole de l'humanité (tu parles Charles, blanche et qui a de quoi se payer au moins un iPod l'an, soit la moitié d'un milliard vs. Les Crevards), l'inaction en la matière relève du crime, ni plus ni moins.

Et l'héroïque Sinéad, qui avait bien compris qu'on ne se bat avec un tel ramassis de cons qu'avec ses propres armes, n'avait-elle pas tous les droits, en tant que femme et qu'Irlandaise, de prendre position et éveiller les consciences sur cette dénégation de l'avortement, génératrice supplémentaire de misères et de drames personnels, de ceux dont une vie entière ne suffit pas à se relever ?
Elle y a laissé ses plumes et sa carrière, ce dont aujourd'hui elle se contrefout de toute façon. "Gospel Oak" et son double Live sont là pour témoigner que sa foi brille plus fort, façon magnésium de Prévert, que celle de n'importe quel prélat qui va se sentir autorisé d'exposer sa soutane miteuse et sa démagogie de bénitier chez Chazal et consorts.

Faire la paix avec les Juifs et les Musulmans, merci, on t'a pas attendu, Woody Allen et Zinédine Zidane ont plus fait pour l'éradication du racisme parmi les élites et la glèbe que ces génufléxions contrites avec caméraman intégré au point de pouvoir compter les poils du nez, bien des années après le Vatican sous Mussolini. A quand Chirac venant nous dire "Pardon, j'ai piqué le fric des vos impôts pour acheter mes packs de Corona", et les français de verser la larmichette en choeur : "Vous êtes tout pardonné" ? Rigolez pas, c'est pour demain.

En son temps, qui a vu l'avènement définitif de la mass-médiatisation, ce type a plus fait pour l'expansion du bigotisme trans-générationnel que pour transcender l'humanisme façon Malraux, Claudel ou Valéry,et j'en passe. Y a pourtant de quoi piocher.
Voir des djeunz post-pubères hilares venir se respirer les phéromones des aisselles, agglutinés en grappes sur le champ de mars, carburant à l'Orangina et au Notre Père qui êtes odieux, même pour moi qui n'ai pas poussé plus loin que le THC à haute dose (attention les kids, ça détruit presque autant que les dures) lors de mes années de brûlure, ça me donne envie d'aller distribuer des cachets d'ecsta à toutes les descentes de car du dimanche soir des Scouts de France.

Et l'Italie, étant moi-même italien à moitié (l'autre motié est canadienne, tu parles d'un grand écart à se casser le cartilage), je connais bien.
Je garde un souvenir ému d'une vieille tante de mon père, que j'ai connu petit ; la bonté débordait de ses bisous baveux. Dans sa misère d'appartement, sordide mais qui sentait le Monsieur Propre, où je devinais déjà que ses proches, tous fervents adeptes du rendez-vous social dominical (comme on va au Rotary Club ou à la Loge), la laissaient croupir avec pas plus que la chaleur vite expédiée d'une visite annuelle, dans son indigence de retraitée aux mollets si gonflés que j'en ai eu mal rien qu'à les regarder, elle n'a jamais manqué de m'offrir ses biscuits, une carte postale, un semblant de cadeau en plastique.
Et bien sûr, les murs chez elle étaient couverts de photos du Saint-Père, de posters kitchissimes de la Vierge Marie et d'un Jésus plus blond aryen tu meurs.
Alors oui, peut-être que là on peut se dire que Jean-Paul Le Deuxième lui faisait office de réceptacle à fantasmes, tout comme nos héros musiciens.
Mais que cela signifie-t-il de plus sinon la victoire écrasante de l'ignorance crasse, de la faiblesse de l'être humain qui, pour soigneusement éviter de soulever le sujet de sa propre mortalité, se projette la tête la première dans la Légende plutôt que l'Homme, et s'y cogne comme la mouche sur la surface des choses ?

Parce qu'il en faut du bagage culturel, et plaise à Dieu que l'on continue produire des émissions comme la série de celles sur les Évangiles disséqués par d'éminents théologues sur Arte, ou plus récemment sur les Églises, où l'on apprenait que l'évêque de la ville, le gars le plus riche aux alentours, montait son projet de cathédrale façon business-plan avec recherche de business... angels.

Parce que le gâtisme n'excuse pas tout, je n'avale pas la poignée de main à Bush, entre autres. Voilà, pour le citer, l'incarnation même du mal, qui vient de récupérer sans vergogne la mort du pape pour sa doctrine personnelle ("un grand défenseur de la liberté nous a quittés" — tu veux dire TA liberté d'entreprise colonialiste moyen-orientale, mon Georgeounet ?), un type qui vient de décider que non, on ne respire pas assez difficilement au point de ne pas aller bousiller l'éco-système de l'Alaska histoire de mettre du jus dans les gros culs des SUV ricains, aidé par MTV et le Tuning, le summum de la lobotomisation, juste entre le PlayStationning et l'iPodding, glorifié dans le chef-d'oeuvre télé-réalituel "Pimp My Ride", où l'on montre à la cible, censée être un Djeunz à valeurs écolos et sociales qui care about sa planète, qu'on peut transformer une poubelle qui pollue en une horreur à faire cauchemarder Stephen King himself, et qui bouffe 40 litres aux 100 passque j't'y ai mis 14 écrans plats et 36 subwoofers que ça t'arrache ta race.
Le plus drôle, c'est que le Djeunz dont le rappeur mongolien (dont on attend avec impatience la déprogrammation de l'émission pour le voir repartir dans les limbes putrescentes desquelles il n'aurait jamais dû sortir) prend en charge la casserole, est censé ne pas avoir un radis pour remettre à neuf sa guimbarde.

Il doit sûrement être aux anges lors de son premier plein.

Tiens, tout à coup, devenir catholique paraît désagréablement plus sain que cette décérébration à œillères, dans cette chute d'Empire Romain dont on semble ne plus jamais devoir toucher le fond.

RIP Paulot, diffuser la Bonne Parole, même si tu t'es planté dans les grandes largeurs, pèsera toujours plus dans la balance que de diffuser l'essence plus pure de la Connerie. surtout dans ma gueule et mon atmosphère.

This post has been edited by bonatoc: Sun 3 Apr 2005, 07:29